J’ai eu le privilège d’être initié très tôt à la pensée systémique. Ce doit être à l’âge de 5 ou 6 ans que j’ai été coaché pour la première fois par un expert en systémique : ma mère ! Je me souviens, elle me disait parfois « Mais enfin, regarde plus loin que le bout de ton nez ! ». Quelque chose me dit que nous avons été coachés à la même époque.
Le dialogue qui suit est rapporté par Françoise Kourilsky dans son excellent ouvrage : Du désir au plaisir de changer. Comprendre et provoquer le changement.
- L’élève : Qu’est-ce que la destinée ?
- Le maître : C’est une succession d’événements entremêlés qui s’influencent les uns les autres.
- L’élève : Je ne comprends pas cette réponse car je crois que c’est la loi de cause à effet qui nous gouverne.
- Le maître, en montrant une procession qui passe dans la rue : Comme tu voudras, mais regarde, ils vont pendre cet homme ; est-ce parce que quelqu’un lui a donné une pièce d’argent avec laquelle il s’est acheté un couteau pour commettre son meurtre ou parce que quelqu’un l’a vu le commettre, ou parce que personne ne l’a empêché de le commettre ?
Dès l’instant où il devient impossible de répertorier et d’identifier clairement toutes les causes d’un problème du fait de sa complexité, la démarche analytique, classique, rationnelle perd son efficacité. (page 80)
Votre mère et la mienne avaient raison : il faut penser plus loin que le bout de son nez !