Faire la chasse aux compromis pour innover ou se réinventer

Beaucoup de compromis imposés aux clients sont des viviers d’innovation ou offrent même des opportunités de (re)définir un Business Model. Un message déjà diffusé dans les années 1990 au travers d’un livre du BCG et d’un article HBR.

De quel (type de) compromis est-il question ici ?

Des compromis surviennent lorsqu’une industrie impose ses propres pratiques ou contraintes d’exploitation aux clients, ne leur laissant pas le choix.

extrait du livre Breaking Compromises

Un synonyme en complément de sens : concession et plus précisément concession au détriment du client.

Tordre le cou aux compromis, c’est une incitation relativement facile à comprendre mais pas nécessairement facile à concrétiser à cause d’entraves réglementaires, d’incidences techniques ou d’autres effets secondaires indésirables. Maintenant, comme dit l’adage, qui ne tente rien n’a rien ! Pour preuve, certains compromis ont déjà été désagrégés ou sont en voie de l’être :

  • Il semble y avoir de plus en plus d’exceptions aux heures imposées pour le check-in et le check-out dans les hôtels. Moyennant un petit supplément, il devient possible de libérer la chambre plus tard ou d’en prendre possession plus tôt.
  • Les services de livraison à domicile et les distributeurs automatiques, de plus en plus nombreux, contrebalancent les horaires des magasins. Idem pour les consignes automatiques et autres distributeurs de colis qui compensent la disponibilité des points relais et des bureaux de poste.
  • Avancée élémentaire et appréciable : la livraison en lieu sûr. Certains services de livraison n’exigent pas ou plus une présence physique pour la remise d’un colis ; il n’est plus nécessaire de prendre congé, de mandater le voisin ou de repasser par la “case bureau de poste” !
  • N’est-il pas absurde d’acheter un équipement ou un déguisement pour un usage épisodique ? Les services de location d’outillages, d’accessoires de fêtes et de bien d’autres choses ont une bonne raison d’être et de se développer.
  • Certaines innovations hybrides sont des bons compromis en réponse à de moins bons, les véhicules de type monovolume par exemple.
  • Grâce aux plateformes de streaming audio, plus besoin de devoir arbitrer l’achat d’albums de musique.
  • On pourrait encore relever les monodoses et les portions individuelles, proportionnellement plus chères, mais plus adaptées à certains consommateurs ou moments de consommation.

Il y a encore du pain sur la planche, il y a certainement encore beaucoup de compromis à dissoudre. A titre d’exemple, une idée qui me revient souvent à l’esprit, idée, somme tout modeste, que j’offre à celle ou à celui qui voudra et pourra la concrétiser : pourquoi devoir choisir entre livre papier et livre numérique ? Bien entendu, il n’est pas interdit d’acheter l’un et l’autre. Mais, le coût marginal de l’ebook étant réduit, pourquoi n’y a-t-il pas d’offre combinée permettant, moyennant un petit supplément, de recevoir les deux formats ?

Tout compte fait, l’invitation à dissoudre les compromis n’est-elle pas simplement une invitation à remettre en question les offres (trop) standardisées et jamais revisitées par rapport à des besoins ou des préférences qui ont évolués ?

Contradiction est un autre synonyme de compromis et pour faire preuve d’inventivité face aux contradictions, TRIZ propose plusieurs outils d’analyse et de résolution.