Suite et fin de l’expérience divinatoire.
En m’accordant une marge d’erreur de ± 20%, vos propositions doivent être les suivantes :
Homme | ► | Femme |
Crainte | ► | Peur |
Abstrait | ► | Concret |
Grand | ► | Petit |
Haut | ► | Bas |
Occident | ► | Orient |
Banque | ► | Argent |
Lent | ► | Rapide |
Alors, qu’est-ce que vous en dites ?
Il n’y a aucun maléfice là derrière. J’ai simplement fait appel à des normes d’associations verbales pour démontrer que l’esprit suit souvent des routes connues et très fréquentées. Les psychologues parlent de « barrières associatives » : nous faisons plus facilement et plus rapidement des connexions familières que des connexions insolites.
Les associations implicites sont utiles, elles nous permettent de passer rapidement de la réflexion à l’action. Mais elles ont également des effets négatifs : elles inhibent notre réflexion. Puisque nous n’avons pas le réflexe de casser nos barrières associatives naturelles et que nous sommes plus prompts à conclure (converger) qu’à bifurquer (diverger), nous stagnons dans les mêmes structures ou schémas en rejetant ce qui n’est pas familier. C’est ce qui explique en partie sans doute pourquoi certaines personnes sont plus créatives que d’autres.
« Nous sommes tous créatifs », c’est du moins ce que les experts en créativité affirment. Je me rallie à leur position en insistant lourdement sur un point. Pour déstructurer (cf. le Mindware) de manière efficace, il est judicieux de prendre appui sur des techniques ou des organisateurs de la pensée.
A lire en complément : les mots-ressorts de Kent et Rosanoff.