Quel est le point commun entre le rapport d’un consultant proposant une (nouvelle) solution, une communication (interne ou externe) de crise visant à ramener le calme ou encore l’interpellation (écrite ou orale) d’un collaborateur demandant l’arrêt d’un projet ? Ou pour poser la question autrement et donner l’un ou l’autre indice, quelle différence fondamentale y a-t-il entre une communication qui plaide pour un changement (ou le maintien du statu quo) et une autre qui se borne à relater des faits (ex : un procès-verbal de réunion) ? La prise de position. Et qui dit prise de position, dit en général argumentation.
Ainsi, on peut classer les communications en deux catégories : celles qui relatent (des éléments factuels) et celles qui dévoilent (des positions et/ou des propositions). Pour produire les premières, l’objectivité étant en principe de mise, c’est plus une affaire de styles en fonction notamment du profil des destinataires, du niveau de détails souhaité ou souhaitable, de la finalité de la communication, etc. Pour les secondes en revanche, comme on va normalement chercher à justifier – synonyme : argumenter – ce que l’on avance et gagner l’adhésion d’autres parties prenantes, c’est le fond qui prime. Le fond ? C’est la structure des propos, l’ordre dans lequel les idées retenues sont présentées pour former le raisonnement et valider au mieux la conclusion.
Pour montrer la différence entre des idées structurées et d’autres qui ne le sont pas du tout, Barbara Minto fait un parallèle avec un tas de pierres et un mur de pierres. Le tas figure toutes les idées que l’on est en mesure de communiquer mais pour construire un mur, le maçon doit sélectionner les pierres les plus appropriées (taille vs position) et les assembler avec un liant.
C’est à peu près la même chose quand il s’agit de transmettre une proposition et des idées pour l’appuyer : on sélectionne des idées et on les positionne en suivant une certaine logique pour (espérer) former un ensemble cohérent et convaincant.
Comme souvent, c’est plus facile à dire qu’à faire. C’est la raison d’être de la méthode de la Pyramide de Minto dont quelques-uns des principes vont être progressivement mis en avant. En attendant, évaluez votre profil en répondant à cette question : Est-ce que je produis principalement des communications au sein desquelles j’avance des convictions, des arguments ou des propositions ? Ou est-ce l’inverse : s’agit-il plus de communications de type compte-rendu, sans prise de position ?
Avez-vous intérêt à assembler des murs de pierres ou bien des tas sont-ils suffisants ?