Une métaphore pour qualifier TRIZ (Théorie de Résolution des Problèmes Inventifs) ? Un iceberg ! A double titre, à deux niveaux :
- TRIZ est une boîte à outils, la partie la plus visible – l’analyse et la résolution des contradictions – n’étant qu’un groupe d’outils parmi quelques dizaines d’autres.
- Au niveau des contradictions, les contradictions techniques – et les fameux 40 principes inventifs qui s’y rattachent – ne sont qu’un des deux ou trois profils appréhendés par TRIZ.
2 à 3 types de contradictions
Globalement, pour TRIZ, la définition de la notion de contradiction correspond à celle(s) du langage courant : « opposition résultant de l’union de choses incompatibles » ou encore « relation existant entre deux notions, l’une niant l’autre ».
Par contre, du point de vue TRIZ, il y a lieu de considérer jusqu’à trois catégories :
- Contradiction « ADMINISTRATIVE » = demande conflictuelle ressentie et/ou exprimée dans sa forme initiale ou « brute » c’est-à-dire que la demande contradictoire n’apparaît pas clairement dans l’énoncé.
- Exemple : « Si on augmente l’épaisseur de la cuirasse, cela va impacter négativement le poids, la consommation de carburant et la vitesse d’intervention« .
- Sous cette forme, la contradiction n’est pas réellement utile ; c’est un point de départ, il reste à (re)cadrer le problème pour (sa)voir s’il s’agit d’une ou de plusieurs contradiction(s) technique(s) ou physique(s).
- Contradiction « TECHNIQUE » = demande antagoniste portant sur des paramètres (généralement deux) différents.
- Exemple n°1 : On veut disposer de stocks importants pour assurer un taux de service irréprochable mais sans engloutir toute la trésorerie (ou capacité de financement).
- Paramètres : Temps / Délai versus Consommation Ressources
- Exemple n°2 : Si on veut alléger le blindage d’un tank ou d’un avion de chasse on réduit sensiblement sa résistance aux impacts.
- Paramètres : Poids versus Solidité / Résistance.
- L’outil de référence pour (tenter de) résoudre les contradictions techniques : les 40 principes inventifs (40 voire un peu plus – à suivre !).
- Exemple n°1 : On veut disposer de stocks importants pour assurer un taux de service irréprochable mais sans engloutir toute la trésorerie (ou capacité de financement).
- Contradiction « PHYSIQUE » = demande incompatible portant sur un seul et même paramètre (qui devrait avoir deux valeurs opposées).
- Exemple n°1 : Idéalement, un téléphone portable doit être à la fois petit (encombrement) et grand (ergonomie).
- Paramètre = Taille.
- Exemple n°2 : Une agence bancaire doit proposer des horaires d’ouverture à la fois très larges (service à la clientèle) et restreints (cf. coûts, salariaux et autres).
- Paramètre = Temps.
- Exemple n°1 : Idéalement, un téléphone portable doit être à la fois petit (encombrement) et grand (ergonomie).
Les contradictions physiques en arrière-plan
Pour en revenir à l’iceberg : la (trop faible) popularité de TRIZ est concentrée sur les « 40 principes » et les contradictions techniques, les contradictions physiques et leurs principes de résolution n’ayant que très peu de visibilité. A tort :
- Les demandes conflictuelles portant sur un seul et même paramètre sont généralement plus évidentes, plus faciles à déceler.
- Ce que l’on oublie souvent de souligner, c’est qu’un problème – un tant soit peu complexe – contient généralement plusieurs contradictions techniques et qu’il n’est pas toujours aisé de découvrir toutes les contradictions bi-paramètres sévissant au sein d’un problème ou d’un système (et – sauf exception – on ne vous donne pas les outils adéquats pour y parvenir de façon efficace).
- Il semblerait (ndr : c’est une impression, donc rien d’objectif) que la plupart des problèmes business et management peuvent être (re)formulés et approchés sous l’angle des contradictions physiques.
- Le plus opportun : s’il faut (au moins) 40 principes pour couvrir la résolution des contradictions bi-paramètres, il en faut tout au plus une dizaine pour profiler des solutions aux contradictions mono-paramètres.
- NB : dans ce cas, on ne parle plus de « principes inventifs » mais de « principes de séparation« .
Mieux encore : en pratique, les quatre premiers « principes de séparation » couvrent tous les champs des possibles (solutions génériques).