Nous employons, pour la plupart, des critères de décision – qualitatifs ou quantitatifs – fort convenus. Au moins un manque singulièrement à l’appel, un critère de choix et de poids considérable : la réversibilité.
Une choix est réversible quand il est possible de l’annuler ou de revenir en arrière avec des conséquences relativement supportables voire sans aucun inconvénient. Exemples : changer de banque, vendre des actions pour investir en cryptomonnaie, devenir végétarien, vendre sa voiture au profit des transports en commun et de l’autopartage, etc.
Une décision irréversible ? Un choix qu’il est impossible ou extrêmement coûteux, coûteux au sens large, d’annuler ou de neutraliser. La vente d’une branche d’activité, d’une marque, de votre maison de famille ou du terrain jouxtant votre habitation … sont, en théorie et en pratique, des actes irréversibles.
L’irréversibilité bénéficie du sponsor d’un certain Jeff BEZOS qui l’explique avec l’analogie ONE-WAY door & TWO-WAY door. A traduire par « porte unidirectionnelle » et « porte bidirectionnelle » ou, sans doute plus expressif, « voie à sens unique » et « voie à double sens« . Extrait d’une lettre aux actionnaires d’AMAZON :
Certaines décisions sont lourdes de conséquences et irréversibles ou presque – des portes à sens unique – et ces décisions doivent être prises méthodiquement, soigneusement, lentement, avec beaucoup de délibération et de consultation. Si vous passez la porte et que vous n’aimez pas ce que vous voyez de l’autre côté, vous ne pourrez pas revenir en arrière.
Les décisions irréversibles sont, d’une manière ou d’une autre, stratégiques. Elles peuvent, elles doivent être identifiées comme telles dans les communications d’aide à la prise de décision.