Quand le caractère réversible / irréversible est stratégique, il doit ou il devrait figurer, à un moment ou à un autre, au premier plan du processus décisionnel. Qui dit figurer, dit visualiser. L’occasion de mettre en œuvre la matrice 2×2 pour y croiser la réversibilité avec un autre paramètre ou un agrégat de plusieurs paramètres et dégager la substantifique moëlle.
Exposé à partir d’un cas réel simplifié. Un individu est propriétaire d’un bâtiment à usage mixte (commerce et habituation) jouxtant sa résidence. Suite à la faillite du dernier locataire, le bâtiment est inoccupé depuis plusieurs mois et, la recherche d’un repreneur ne donnant aucun résultat, d’autres configurations ou solutions sont envisagées et évaluées :
- Attendre encore (délai de carence jusqu’à 1 an) pour louer en l’état [Bis] ;
- Transformer pour aménager et mettre en location des appartements [App] ;
- Idem 2 mais location à une agence immobilière sociale [ApSo] ;
- Réaffecter en crèche ou en bureaux (candidats en demande) [Bur] ;
- Vendre le bâtiment [Ven] ;
- Relancer l’activité à son compte [Inv].
Certaines options donnent des garanties quasi absolues de bonne fin financière mais ressemblent à des sens uniques, autant en prendre conscience avant le choix final. Ainsi, après avoir estimé le return sur 10 ans et l’irréversibilité de chaque option, l’ensemble est rassemblé et structuré visuellement :
La réversibilité s’apprécie inévitablement avec une certaine subjectivité. En outre, (ir)réversibilité et risques se confondent, ce sont des concepts fort proches. Il n’est pas interdit de substituer l’un par l’autre ou, bien entendu, d’envisager d’autres paramètres comme. L’idéalité aurait sa place dans un diagramme comme celui-ci.